Montre à verge de l’impératrice Joséphine, et ses chaînes

Rueil-Malmaison, musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau

Cette montre qui a appartenu à l’impératrice Joséphine a la même origine que la montre portant le numéro d’inventaire N 101  elle provient du duc de Padoue, exécuteur testamentaire de Letizia Bonaparte et, en dernier lieu, de S.A.I. le prince Napoléon (ancien n^o PN 4330).

Achat, entré au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau en 1979.

Montre ronde au pourtour en or ciselé. Le cadran émaillé blanc porte les heures en chiffres arabes. Au dos, représentation sur émail d’un paysage avec un arbre au premier plan et à l’arrière-plan un plan d’eau, des embarcations à gauche et un château à droite. Un rang de petites perles d’émail décore le pourtour. Mouvement à verge signé sur la cuvette « Fd Berthoud à Paris », en anglaises, sur la platine arrière. Inscription « M » et « G » au dessus du pendant
La triple chaîne attachée à la montre par un anneau brisé est constituée de maillons à pans coupés ; deux plaques émaillées de bleu sombre bordé de blanc s’intercalent dans le maillage : l’une, rectangulaire, porte un petit motif floral or avec une pointe de bleu ; l’autre, carrée à deux pans coupés dans les angles supérieurs, représente Diane assise avec son chien à ses pieds. Quatre breloques y sont rattachées : une clé de montre de forme ovale, émaillée de bleu sombre centré d’une étoile d’or ; deux cachets : l’un en lapis-lazuli, de forme pyramidale, l’autre de forme ovale, en or, à médaillon ovale émaillé de bleu sombre centré d’une étoile d’or ; une breloque en corail rouge en forme de piment, protectrice contre le mauvais œil.

L’impératrice Joséphine possédait plusieurs montres, mais une seule est mentionnée dans son inventaire après décès (en 1814), au n^o 84 : « item une montre à répétition entourée de perles, fond émaillé gris prisé cent cinquante francs » (on ignore si cette description correspond à la montre étudiée ou à une autre). Par ailleurs, les archives de la maison Breguet conservent la facture d’une montre « à tact » acquise par Joséphine en 1804.
Pour sa facture, l’ensemble des chaînes qui accompagnent cette montre s’apparentent à une châtelaine d’homme (breloquet) et l’assemblage semble incorrect car la montre est rattachée à sa partie supérieure, alors que les montres de châtelaine étaient habituellement suspendues à la partie inférieure de ce bijou, avec les breloques.

La Mesure du temps dans les collections du musée de Malmaison, catalogue d’exposition, par Bernard Chevallier (dir.) et le D^r Claude Seguin. Paris : Réunion des musées nationaux, 1991, n^o 43.
Napoléon et Joséphine. Catalogue de l’exposition itinérante, musées de Sapporo, Kyoto, etc., 1995, p. 64.
Joséphine, catalogue d’exposition, par Bernard Chevallier (dir.), Guy Vadeboncœur (dir.). Montréal : musée Stewart, 2003, n^o 105.
Bijoux des deux Empires, mode et sentiments, 1804 – 1870, catalogue d’exposition, par Claudette Joannis. Paris : Somogy, 2004, cat. 5, p. 105.