Claudette Joannis
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Présentation Préface

Préface

, conservateur général du patrimoine, directeur du musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau
, conservateur général du patrimoine, directeur des domaines et musées nationaux de Compiègne et de Blérancourt
30 juin 2010

Les bijoux font toujours rêver : les femmes d’abord, et puis les hommes qui les offrent le plus souvent. Alors que ce domaine est peu travaillé dans les musées, l’ensemble conservé dans quatre musées napoléoniens – ceux de Compiègne, Malmaison, Ajaccio et l’île d’Aix – a fait l’objet d’une étude approfondie de Claudette Joannis, conservateur en chef honoraire du patrimoine. La mise en ligne de son catalogue consacre l’aboutissement d’un long travail mené avec enthousiasme. À son origine se trouve la préparation de l’exposition Bijoux des deux Empires. 1804-1870. Mode et sentiment, qu’elle avait organisée en 2004-2005 au musée national des châteaux de Malmaison et Bois-Préau. De nombreuses pièces avaient alors été restaurées, photographiées et examinées de manière plus détaillée. Depuis, l’exploration minutieuse s’est poursuivie et étendue à l’ensemble des collections de bijoux de ces musées. Elle marque une étape fondamentale dans leur connaissance.

La collection conservée aujourd’hui à Malmaison, si elle n’est pas très importante numériquement (une cinquantaine de pièces), l’est du point de vue historique puisqu’elle comprend des bijoux de l’impératrice Joséphine, de la reine Hortense et de Caroline Murat, ainsi que de nombreuses pièces relatives à la mort de Napoléon et à la légende napoléonienne, la plupart entrées par donation. Celle conservée au musée du palais impérial de Compiègne est constituée principalement de la collection de bijoux (près de deux cents) de la baronne Lucien de Villeneuve-Esclapon, descendante par alliance de Lucien Bonaparte, frère de l’Empereur, et léguée au musée de Malmaison en 1951. Elle a été en grande partie déposée au musée de Compiègne car elle concernait essentiellement le Second Empire. L’étude de Claudette Joannis rappelle la provenance souvent illustre de ces bijoux (les descendants de la famille de Napoléon et leurs proches, comme le docteur Conneau, qui soigna la reine Hortense, ou le général Bertrand, présent à Sainte-Hélène) et met en valeur certaines catégories, comme les médaillons garnis de cheveux, souvenirs sentimentaux par excellence, ou les miniatures montées en bagues ou en colliers, considérées le plus souvent comme des œuvres d’art indépendantes et non comme des bijoux. Ce catalogue est l’occasion de découvrir des œuvres méconnues, notamment trois pièces intéressantes : la broche aux emblèmes napoléoniens réalisée par le joaillier Raymond Templier vers 1925 pour la baronne Gourgaud, conservée au musée de l’île d’Aix, et, à la maison Bonaparte, le collier accompagné de la miniature d’Isabey représentant Madame Mère, ainsi que la copie en vermeil de la couronne exécutée en 1900 par le joaillier Lucien Falize pour le centenaire du Consulat.

La mise en ligne sur Internet de ce catalogue scientifique, ainsi rendu largement accessible de manière gratuite, constitue une première pour nos établissements. Ce nouveau mode d’édition permet une richesse d’information inédite, tant par la longueur des notices que par l’abondance de l’iconographie, notamment pour les photographies de détail et de comparaison. Il séduit également par sa souplesse d’utilisation et les possibilités de recherche qu’il offre. Nous espérons qu’il permettra, notamment à de nouveaux publics, de découvrir autrement les richesses de nos musées, avant de venir leur rendre visite.

Le travail entrepris sur les collections à l’occasion de ce catalogue débouchera en effet également sur leur remise en valeur muséographique. À Compiègne, la collection de bijoux sera l’objet d’une exposition-dossier en 2011, puis d’une nouvelle présentation permanente.